La littérature et la cuisine : une collaboration

Sans lire ce texte, de quoi penseriez-vous qu’il parle? Bien que ces longues phrases et ce format de paragraphe ne semblent pas être une recette, il s’agit, en fait, d’une recette de « Baba » tirée du « Journal des Gourmands » (1808) de Grimod de la Reynière. En lisant cette livre patrimoniale à la bibliothèque Ceccano mardi, j’étais frappée par la manière dont les recettes sont très littéraires, presque comme un roman. On était déjà introduit au lien entre la littérature et la gastronomie la semaine dernière, dans l’article “La Gastronomie” par Pascal Ory. En expliquant ce lien, Ory a écrit que “il n’en demeure pas moins que faire l’histoire de la gastronomie, c’est faire l’histoire d’une littérature” (829). Mais, c’est une chose de le lire dans un article de journal, et un autre de voir cette intersection entre la belle langue et la cuisine sur l’ancienne page devant vous. Intriguée, j’ai continué à lire ce journal pour voir quoi d’autre, je pouvais découvrir.

Ce livre étant un journal de gastronomie — étant en fait le pionnier de la presse gastronomique— j’ai pensé, à d’abord, que le livre était très exclusif, ne s’adressant qu’à une élite de personnes ayant le droit au « bon goût ». J’ai été surpris de voir à quel point le livre était une collaboration, une intersection de différentes voix dans la communauté. Les pages sont remplies de chansons, d’histoires, de poèmes et, bien sûr, de recettes. Comme explication, Grimod de la Reynière écrit: “Plusieurs Éditeurs nous ayant demandé la permission de puiser des chansons dance ce Journal, nous la leur avons accordée” (78-79). Il écrit que les exigences pour être inclus dans le journal ne sont que “Esprit, grâce et décence” (9). Avec cette observation, je ne veux pas dire que la gastronomie était accessible aux Français. Le taux d’alphabétisation extrêmement faible (en particulier parmi les classes populaires, et notamment, parmi les femmes) exclut à lui beaucoup de ce type de journalisme. Cependant, je trouve intéressant que Reynière ait compris la gastronomie comme une collaboration, une union de voix. Ses livres et journaux ont servi de publicité culinaire, partageant l’art de la gastronomie avec ceux qui pourraient y accéder. 

Cela revient à un point qu’Ory a fait dans son article de la gastronomie nécessitant une sorte d’union. Quant à “l’art” de la gastronomie, “les intérêts du cuisinier et du gastronome sont ici solidaires et, si le premier est promu artiste, le second voit sa fonction élevée au rang de la critique d’art” (829). 

Nous avons fait l’activité le lundi, en entraînant notre nez, en groupe. Nous avons eu besoin de nos camarades de classe pour nous aider à évaluer ces odeurs. Tout cela nous rappelle que l’acte de manger est intrinsèquement social.

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