En défense des grignoteurs

Notre lecture sur le grignotage cette semaine m’a beaucoup frappée. Comme grignoteuse dans ma vie quotidienne, la position forte des français contre le grignotage m’a rendue, franchement, un petit peu triste. Je ne veux pas réclamer que le grignotage soit nécessaire ni toujours la meilleure chose pour la santé, mais je veux dire que le grignotage est plus complexe et important qu’une simple mauvaise habitude. 

Quand je lis et j’entends que les français ne peuvent pas supporter l’idée de manger en dehors de quatre horaires fixes, j’ai du mal à comprendre comment cette mentalité pourrait être toujours le cas. Les français adorent parler de bien vivre et de bien manger, alors pourquoi le refus de manger à une certaine heure serait-il une façon de bien manger, si le corps a besoin de nutriments en dehors d’un repas ? Après tout, j’ai trouvé cette définition pertinente de « bien manger » en ligne : « Bien manger, c’est réunir deux ingrédients : prendre du plaisir à manger et avoir une alimentation variée, équilibrée et bonne pour la santé » (maux-croisés.fr). Pourquoi, alors, nous refuser le plaisir de manger en dehors d’un repas dans les cas où la nourriture et la quantité sont aussi saines ?

En pensant à cette tension entre le plaisir de la nourriture et les traditions/attentes autour d’elle, je me suis rappelé de la fin d’un texte qu’on a lu très tôt dans l’été : « Un mauvais dîner ». Dans ce texte, l’auteur décrit comment les éléments typiques d’un repas gastronomique mal exécutés l’ont déçue, et elle se réjouit de manger un petit goûter après être rentrée chez elle : « on n’imagine pas le goût exquis de la pomme, passé minuit, à l’heure du souper ! » (Pampille 218). Dans ce moment-ci, on voit très clairement l’immense plaisir de manger en dehors d’un repas traditionnel français – même si le repas n’était pas très bien fait en premier lieu, on doit quand même reconnaître que dans certains cas, « bien manger » se trouve hors d’un repas traditionnel et dans le grignotage. Si on a besoin de manger quelque chose pour se satisfaire, on ne doit pas toujours résister de le faire de manière obstinée et toxique. Si on a faim et on mange quelque chose de petit et d’assez sain en dehors des repas, tout en prenant un grand plaisir à le faire, n’est-ce pas tout simplement bien manger ? Moi, je dis que oui.

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