Mot: grignoter (v.)

Définition Larousse: Manger des petites choses, de temps à l’autre; détruire quelque chose, dépenser progressivement.

Wikipedia: Une prise alimentaire plus ou moins régulière d’aliments en dehors des repas. Ces petites prises ne sont pas liées à une sensation de faim.

Définition personnelle: Manger des petit morceaux de nourriture en dehors des repas principaux, une sorte d’entre-repas qui pourrait repousser la faim; aliments mangés dans une petite période de temps (environ 5 minutes) quand il n’y a pas de temps ou l’accès au repas; “snacking” en anglais. 

Connotation: Négative (souvent déconseillé et mal vue chez les Français)

Dénotation: Manger un aliment par tout petits morceaux, du bout des dents

Cette semaine, dans “Le repas, un art français” d’Anne Chemin, on a exploré le rôle du repas dans la société française. Notamment, le repas est un rituel ou « des dizaines de millions de Français décident, à la même heure, de se réunir autour d’une table pour partager un repas » et ainsi, l’alimentation est devenue « une affaire collective, voire communale. » Le grignotage, au contraire, est « considérée comme une hérésie par les nutritionnistes » et les Français âgés. C’est probablement parce que cela s’agit d’une affaire individuelle faite en dehors des heures de repas strictes en plus du fait que l’on grignote souvent des aliments qui ne sont pas sains.  (C’est aussi intéressant que dans la définition Larousse, il s’agit de “détruire quelque chose, dépenser progressivement.” On dit que le grignotage détruit l’appétit !)

De plus, Jean-Pierre Coffe, le défenseur du bien manger, dit dans un entretien: “Moi, je déplore le grignotage.” Il continut: “La barre chacolatée de merde a 10 heures du matin, le cornet pomme-frites et que ça à midi ou le sandwich de mauvais pain avec un jambon polyphosphatée. C’est ça qu’il faut éviter à tout prix!” Jean-Pierre, comme la plupart des Français, trouve le grignotage déplorable. Je voudrais le critiquer un peu car au quotidien, on grignote souvent des noisettes ou des fruits, pas seulement du chocolat et des aliments sucrés. Est-ce que cela est vraiment mauvais pour la santé?

Bref, cette attitude envers le grignotage est visible dans les supermarchés aussi. Je trouve que les bonbons Haribo, par exemple, sont plus chers en France qu’aux Etats-Unis. Je me demande si les bonbons et les aliments qu’on grignote souvent sont plus chers en France pour pousser les gens à acheter autre chose. 

Un autre totem: Le “poké bowl”

Cette semaine, nous avons un peu parlé des mythologies françaises et de cette idée qu’on peut avoir un boisson ou une nourriture qui est considéré comme un totem. A cette notion, ce serait quelque chose qu’on identifie avec un certain pays; ce n’est pas quelque chose de définitif mais plutôt une nourriture que des personnes attribut avec une certaine identité nationale (e.g., la baguette et les français). Avec les extraits de Mythologies, “Le Vin et le lait.” et  “Le Bifteck et les frites » ,Barthes explique deux types de nourriture considérés comme des totems français: le vin et le bifteck (+frites). Même si elles ne sont pas consommées juste en France et qu’elles ont des liens avec d’autres pays du monde (comme le bifteck chez les étasuniens), elles font explicitement partie de l’identité gastronomique française au point qu’on risque d’être exclu si on est contre. Barthe explique que « Le vin fait ici partie de la raison d’Etat » (Barthes, 71) et que « Comme le vin, le bifteck est, en France, elément de base, nationalisé plus encore que socialisé; il figure dans tous les décors de  la vie alimentaire » (Barthes, 73). Leurs persistances dans la vie quotidienne renforcent leurs liens à l’identité française.

J’ai aussi fait la reconnaissance d’un autre totem en ville cette semaine: Les “poké bowl” de Sushi Bowl qui sont un totem hawaïen. Le “poké bowl” est un plat hawaïen fortement ancré dans la cuisine japonaise (le restaurant avait une photo d’Obama, notre president hawaïen). Les bowls de poké viennent généralement avec du riz, du poisson et des légumes ou des fruits frais. Dans la photo, j’en ai une avec du poulet, des avocats, des concombres, des mangues et des carottes. Comme « le prestige du bifteck tient à sa quasi-crudités,  » (Barthes, 73) le plat du “poké bowl” doit être préparé juste avant de servir. Si le temps de service est trop long, les températures des aspects frais (peut-être le poisson, ou les légumes) grimpent, ce qui détruit le concept d’une explosion de goût. De plus, le nombre de variations et de possibilités de combiner les ingrédients est illimité, et c’est l’une des raisons pour lesquelles elles sont devenues si populaires dans le monde entier.

Gastronomie [franco-]africaine?

Cette semaine, pendant notre visite à la bibliothèque Ceccano, j’ai découvert un livre qui date de 1930: La Gastronomie Africaine. Elle est une collection de recettes nord-africaines, d’extraits d’autres œuvres écrites, un dictionnaire, des traditions et de coutumes culinaires, et d’étiquettes et de manières à table chez des cultures différentes. Tout cela apparaît en ordre alphabétique. J’y trouve aussi des recettes bien connues chez les français (la bouillabaisse, le couscous, le potage, etc). 

 L’auteur, Léon Isnard, dans son introduction révèle qu’il écrit ce livre pour les jeunes femmes (probablement à l’Hexagone) qui veulent s’éduquer sur la gastronomie et qui veulent se marier. Je me demandais pourquoi les français s’intéressent à la gastronomie africaine et particulièrement pourquoi les jeunes femmes françaises auraient voulu se familiariser avec ces recettes… En fait, en 1930, le Maroc, la Tunisie, et l’Algérie (les pays mentionnés dans ce livre) étaient encore sous la domination coloniale des Français. Ainsi, j’en ai déduit que ces précieux atouts de l’empire colonial participaient à une sorte d’échange culturel et que, par conséquent, le peuple métropolitain s’intéressaient a ces nouveaux plats outre-mer. 

De plus, je trouve intéressant que La Gastronomie Africaine ne soit composée que des recettes des territoires de l’afrique du nord même lorsque les français contrôlent également l’afrique de l’ouest a cette époque…. C’est un grand continent plein de diversité de cultures et de gastronomies différentes mais l’exclusion de certaines régions révèle ce genre de préjugé quand il s’agit des intérêts des français à l’époque. Peut-être que certains plats nord-africains étaient beaucoup plus faciles à incorporer (de s’approprier) dans la cuisine française (de nos jours, le couscous est l’un des plats les plus appréciés chez les français). Ou peut-être, il est possible que ces autres cuisines soient trop loin (trop unique) de l’identité française (ainsi, on se demande qui est considéré un francais?). En tout cas, c’était un livre qui relève plusieurs questions concernant la relation entre la cuisine française et la cuisine “africaine.”

Mot: épicée (=/ piquant)

Définition: Être pimenté, relevé d’épices; fort (Larousse)

Définition personnelle: Avoir du goût en dehors du sel et du poivre; une variété d’épices  

Connotation: Positive (si vous avez une préférence pour les mets épicée)

Dénotation: avoir des épices

Dans À la table des diplomates…  “À la santé des Puissances! 1520 – 1815” de Florent Quellier, l’auteur remarque que ce qui a individualisé la « nouvelle cuisine française » sous les règnes de Louis XIV et XV était la réjection des épices parmi d’autres caractéristiques. Les effets de cette évolution d’un style international (« marqué par les épices, les saveurs aigres douces….  », 16) à une cuisine française distincte sont toujours présents aujourd’hui. 

À Avignon, j’ai déjeuné dans un restaurant marocain, Au Saveurs Partagées. Etant un restaurant nord-africain, je m’attendais a un peu de saveur dans ma nourriture (mieux dit, des épices). A ma grande surprise, j’ai trouvé mon couscous et la viande qui l’accompagnait exceptionnellement fade (je vous ai attaché une photo du plat que j’ai commandé). J’ai dû mettre du sel pour le rapprocher du goût que je désirais. 

Cette expérience, comme d’autre aux restaurants “non-français” en France (attention: je voudrais dire que ces plats sont d’origine d’un autre pays), m’a révélé que même la cuisine que l’on considère “ethiniq,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,mmue” n’est pas à l’abri de l’influence de la cuisine française en terme de manque d’épices. De plus, quand j’ai demandé au serveur que ma nourriture soit épicée, il a mal compris ce que je voulais dire. Plutôt, le serveur m’a apporté une pâte piquante. Comme on le disait en classe, ces deux mots ne veulent pas dire la même chose (ce qui m’a fait rire!). Peut-être que les épices sont une exception en France… Surtout à Avignon, je n’ai pas encore trouvé de restaurant qui profite de la variété d’épices disponibles autour du monde.

Ensemble: La nourriture et la connection humaine

Dans les extraits du livre Les Années d’Annie Ernaux, le narrateur révèle qu’ « on se demandait ce qui nous liait, ni le sang, ni les gènes, seulement le présent de milliers de jours ensemble, des paroles et des gestes, des nourritures, des trajets en voiture, des quantités d’expériences commune…. » (200) Ainsi, le narrateur explique que l’attachement entre les adultes, les enfants, et leurs ami(e)s n’est pas le résultat d’un lien génétique mais plutôt des expériences partagées comme celles des trajets et du temps qu’ils passent à table. Cette citation est importante car Ernaux répond à une question fondamentale de l’humanité: qu’est-ce qui fait que les gens se sentent plus attachés à certaines personnes qu’à d’autres? L’évocation de la nourriture comme un aspect plus important que le sang et les gènes souligne son importance (elle est souvent oubliée!) Ainsi, on pourrait dire que la nourriture est une sorte de culture partagée (une culture = des idées, des coutumes et des comportements sociaux d’un peuple ou d’une société) qui nous rapprochent des autres. En conséquence, le texte d’Annie Ernaux nous rappelle de l’importance de la gastronomie en générale non seulement dans la culture française mais aussi dans toutes les cultures autour du monde. 

D’après mon expérience personnelle, je n’avais pas réalisé à quel point la nourriture jouait un rôle important dans mes relations avec les autres. Par exemple, quand on me demande comment certaines relations sont nées, je parle souvent de notre héritage partagé (e.g., “nous sommes toutes africaines”). Pourtant, dans ces similarités en termes d’expérience, il y a aussi des plats que je trouve en commun avec leurs cultures. Cela conduit à une certaine familiarité et un confort que je retrouve chez les autres. Avec les amies, on a toujours des petites disputes pour savoir quel pays fait le meilleur plat de jollof mais tout est dans la bonne humeur (plus de bons souvenirs ensemble!)

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