À Avignon, on fait comme les Viennois

Je me sens un peu triste quand je m’arrête à la boulangerie Marie Blachère pour le petit déjeuner en route pour les cours chaque jour. Ma préférence serait toujours de fréquenter une petite entreprise locale (la type qui n’accepte pas de carte bancaire, et qui ne vend qu’une variété très limitée des pains et pâtisseries frais et, parfois, encore chauds), mais j’ai du mal à trouver un endroit à Avignon qui est ouvert assez tôt le matin et qui est en route – ou, du moins, près de ma route – à Vincent de Paul. Normalement, je prends un pain au chocolat et un cappuccino, parfois avec du sucre et parfois pas. Donc, mon exploration de la carte de Marie Blachère était assez limitée jusqu’à cette semaine, quand j’ai dû aller à cette boulangerie pour le déjeuner et essayer quelque chose de nouveau. J’ai pris le seul sandwich qui me semblait végétarien : le viennois tomate mozzarella. 

Franchement, j’étais un peu déçu quand j’ai pris cela, car le pain viennois était beaucoup plus petit que les baguettes avec lesquelles les autres sandwiches (comme le jambon fromage) avaient été faits, et il manquait la texture plus rugueuse d’une baguette, qui exige qu’on mange plus lentement et plus consciemment. De plus, je ne comprenais pas du tout ce que c’était qu’un « pain viennois » ; j’avais déjà entendu le terme « viennoiserie » employé en parlant des pâtisseries comme le pain au chocolat ou la chausson aux pommes, et aussi du café viennois (espresso avec de la chantilly), mais l’idée d’un sandwich appelé « viennois » était tout à fait nouvelle pour moi. En faisant un peu de recherche, j’ai trouvé qu’il y a, en fait, plusieurs aliments d’origine (soupçonnée mais pas certaine) viennoise qui font partie de ce qui est considéré comme la cuisine « français », et que quelques uns entre eux gardent le nom de la ville de laquelle ils viennent. Les croissants et les pâtisseries faites avec la même pâte qu’eux ont été apportés en France à la fin des années 1830s par un entrepreneur autrichien qui s’appelait August Zang. Zang a ouvert une boulangerie à Paris, popularisant ces « viennoiseries ». Cependant, des pâtisseries similaires aux viennois existaient bien avant leur introduction en France, en Europe et au Moyen-Orient tous les deux. Le « pain viennois », qui peut être appelé simplement le « viennois », fait partie de ce genre de viennoiseries. Il est plus mou et plus doux qu’une baguette (semblable à un pain au lait). Il est souvent fait avec les morceaux de chocolat dedans – une version du « viennois » qui me semble plus agréable qu’un sandwich salé.

Ensemble: La nourriture et la connection humaine

Dans les extraits du livre Les Années d’Annie Ernaux, le narrateur révèle qu’ « on se demandait ce qui nous liait, ni le sang, ni les gènes, seulement le présent de milliers de jours ensemble, des paroles et des gestes, des nourritures, des trajets en voiture, des quantités d’expériences commune…. » (200) Ainsi, le narrateur explique que l’attachement entre les adultes, les enfants, et leurs ami(e)s n’est pas le résultat d’un lien génétique mais plutôt des expériences partagées comme celles des trajets et du temps qu’ils passent à table. Cette citation est importante car Ernaux répond à une question fondamentale de l’humanité: qu’est-ce qui fait que les gens se sentent plus attachés à certaines personnes qu’à d’autres? L’évocation de la nourriture comme un aspect plus important que le sang et les gènes souligne son importance (elle est souvent oubliée!) Ainsi, on pourrait dire que la nourriture est une sorte de culture partagée (une culture = des idées, des coutumes et des comportements sociaux d’un peuple ou d’une société) qui nous rapprochent des autres. En conséquence, le texte d’Annie Ernaux nous rappelle de l’importance de la gastronomie en générale non seulement dans la culture française mais aussi dans toutes les cultures autour du monde. 

D’après mon expérience personnelle, je n’avais pas réalisé à quel point la nourriture jouait un rôle important dans mes relations avec les autres. Par exemple, quand on me demande comment certaines relations sont nées, je parle souvent de notre héritage partagé (e.g., “nous sommes toutes africaines”). Pourtant, dans ces similarités en termes d’expérience, il y a aussi des plats que je trouve en commun avec leurs cultures. Cela conduit à une certaine familiarité et un confort que je retrouve chez les autres. Avec les amies, on a toujours des petites disputes pour savoir quel pays fait le meilleur plat de jollof mais tout est dans la bonne humeur (plus de bons souvenirs ensemble!)

Ma Solidarité avec Pampille

« Après un tel dîner, qu’il est agréable, en rentrant chez soi, de manger du pain et du fromage et de croquer une pomme : on n’imagine pas le goût exquis de la pomme, passe minuit, à l’heure du souper ! »

Après un tel dîner, qu’il est agréable, en rentrant chez soi, de manger du pain et du fromage et de croquer une pomme : on n’imagine pas le goût exquis de la pomme, passe minuit, à l’heure du souper !

Marthe Daudet (Pampille), « Le mauvais dîner »

L’article « Le mauvais dîner » de Marthe Daudet, connue sous le surnom Pampille, décrit presque parfaitement les sentiments et les pensées qui caractérisent mon rapport avec la nourriture française.

Nous vivons dans deux périodes tout à fait différentes, et il y a très peu de liens d’identité ou d’expérience entre nous — elle était royaliste, politiquement et socialement conservatrice, et très intéressée par la tradition de la cuisine et le rôle de la femme comme cuisinière. Quant à moi, je suis étudiante américaine (et féministe, contraire aux vues politiques de Pampille) qui ne peut pas tolérer même la pensée d’une vie future dans une famille qui attend que je cuisine. Mais je me trouve complètement d’accord avec son argument final : que les goûtes les plus simples, comme le pain, le fromage, la pomme, et l’eau du robinet sont infiniment meilleurs que ceux qui se trouvent dans un repas grand, élaboré, et cher.

J’aime le sentiment d’avoir bien mangé, mais je n’aime pas la pression d’avoir un groupe de personnes qui font attention à comment et combien je mange ou le sentiment de culpabilité quand je ne finis pas mon plat. Je suis végétarienne, et la nécessité de toujours poser des questions pesantes aux serveur.se.s ou aux hôte.esse.s me donne l’impression qu’il serait mieux de ne jamais aller à certains restaurants ou aux repas chez ceux que je ne connais pas bien. Je préfère l’intimité de ma petite famille ou de mon petit groupe d’amis, dans une salle comfortable, mangeant ce que nous voulons (et pas ce que nous pensons que nous devons vouloir). Je pense que les meilleurs repas n’exigent pas toute une journée de préparation, et que la bonne alimentation et les conversations profondes suffisent pour créer une bonne mémoire. Selon moi, l’accent mis sur la présentation, les prix des vins, et la sophistication de la salle de dîner montre un égotisme de la part de l’hôte.esse et nous distrait du plaisir des invité.e.s.

La Manque du café glacé

Le café glacé est le seule forme de café que je bois. Pendant l’automne, le printemps, l’hiver, et en particulier l’été, c’est mon source de caféine. Donc, quand j’avais envie de caféine, je l’ai essayé d’en trouver. Cependant, c’était très difficile!

Deux choses ont bloqué ma mission: les traditions du café en France et le manque de boissons glacées en général. Le café a été introduit au dix-septième siècle à la cour royale, et depuis lors un café CHAUD pendant le matin, l’après-midi ou après le dîner ont perpétué la tradition du café en France. C’est à cette tradition du café chaud que le café glacé doit faire face. De plus, il est tout simplement rare de trouver des boissons avec de la glace en France, bien que je n’aie pas pu trouver de source exacte pour expliquer pourquoi.

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